Circuit


Jour 1 : Keflavik-Gullfoss


J'arrive à l'aéroport international de Keflavik situé à environ 40 kilomètres de Reykjavik. Il est environ 14H00 et mon loueur de 4x4 m'attend pour m'emmener à quelques kilomètres de là prendre possession de mon Grand Vitara. L'endroit n'est pas spécialement très joli sauf si vous aimez les zones industrielles, je prends la route au plus vite. A peine parti, je fais une pause au Bonus (chaîne de supérettes bon marché) pour faire un stock d'eau et de nourriture puis je prends la direction de Geysir où j'arrive quelques heures plus tard. Je décide de m'arrêter à la dernière étape avant la route F (piste), la cascade de Gullfoss, pour y passer la nuit sur le parking des camping-cars à l'écart de la route.


La cascade de Gullfoss est puissante et impressionnante à voir, beaucoup moins à photographier malheureusement car elle s'engouffre dans un canyon très étroit difficile d'accès. C'est le moment où je m'aperçois que j'ai oublié à Paris la fixation de boîtier sur mon trépied. Je passe donc une sale nuit à me creuser la tête pour imaginer comment le remplacer, sans vraiment trouver de solution, en tout cas avec ce que j'ai sous la main.

Jour 2 : Gullfoss- Kerlingarfjöll-Geysir



Je pars aux aurores car la route est longue jusqu'au Kerlingarfjöll et j'appréhende le passage des gués des routes F (interdites aux véhicules non 4x4). Je rentre dans les Hautes Terres sous la pluie et le brouillard. A part quelques chevaux, je ne croise qu'une seule voiture sur le trajet de deux heures qui m'amène au Kerlingarfjöll. Le temps revient au beau sur la fin du parcours et je traverse l'unique gué avec une certaine prudence mais tout se passe bien. J'arrive au refuge vers 10H00 pour commencer l'ascension à pied. La boucle fait 16 kilomètres et bien que la météo annoncée ne prévoyait que de légers nuages et un peu de vent, le passage du second col devient difficile : les bourrasques commencent à souffler plutôt fort et je tombe dans un nuage.


Je m'abrite dans une petite vallée et tombe sur des sources d'eau chaude à l'abri du vent. J'en profite pour prendre un bain improvisé qui me redonne le moral car même s'il fait 6°, la température ressentie est bien plus fraîche. La météo ne semble pas s'arranger malgré une bonne heure d'attente et je décide de prendre un itinéraire alternatif pour rentrer au refuge, 1000 mètres plus bas. Le souci c'est que je dois forcément passer sur une crête exposée d'environ 400 mètres de long où le vent souffle très fort. J'y perds mes lunettes de soleil Décathlon à 10 euros mais je survis. La fin de la descente me paraît être une éternité et je bénis mon GPS. De retour au refuge vers 16H00, je reprends la route de Geysir en pensant déjà au bain qui m'attend. J'y arrive vers 18H00 où je trouve mon bonheur. Sauf que c'est censé être la piscine privée d'un hôtel et que je n'en suis pas client. Mais je me dis que j'y ai quand même droit, vu ma journée pourrie.

Jour 3 : Geysir-Landmannalaugar


Je repars de Geysir de bonne heure en direction du Landmannalaugar, un massif volcanique situé au sud des Highlands. L’entrée de la piste F est caillouteuse mais rapidement, on roule au milieu d’un désert de sable noir où l’on peut circuler à bonne allure. La pluie ne tombe pas fort mais en continu. Comme l’endroit est particulièrement beau à photographier, j’envisage déjà une halte de deux jours pour être assuré d’avoir du soleil. La piste n’est pas très longue (40 km) mais je trouve le moyen de me perdre à une intersection. J’en profite pour faire un détour d’une vingtaine de kilomètres dans les champs de lave. Une fois le chemin vers le Landmannalaugar retrouvé, je traverse le premier gué situé à quelques centaines de mètres de l’arrivée. Lors du passage du second, je suis des traces de 4x4 mais l’endroit est trop profond et je manque de noyer ma voiture. Heureusement un bus 4x4 est derrière et me montre la voie, un peu plus à gauche. En reculant dans la rivière, la manœuvre aura quand même arraché mon pare-pierres en plastique que je refixe à la main. Vers 11H00, l’arrivée au Landmannalaugar est nuageuse mais l’endroit reste sympathique : il y a un refuge, quelques tentes et des gens se baignent dans la rivière malgré les 7°, vive les sources d'eau chaude. Plusieurs petits sentiers accèdent à un plateau volcanique qui surplombe la plaine d’une vingtaine de mètres, le reste est sous les nuages. Je décide d’aller y faire un tour sans monter trop haut, mes aventures de la veille sont encore présentes dans un coin de ma tête. Au bout d’une demi-heure de promenade, le soleil arrive et il me montre le reste du site : un cirque de montagnes entourant un vaste champ de lave dans lequel je suis. Je continue donc et commence l’ascension du premier sommet puis, dans mon élan, je poursuis sur les différentes crêtes pour ne revenir à mon point de départ.

Après une petite collation et un bain chaud dans la rivière, il est presque 19H00 et je préfère passer la nuit pas loin que d’emprunter la route F de nuit. Je me dirige vers le Lakagígar et me trouve un petit sentier où je passe la nuit à l’abri du vent.



Jour 4 : Lakagígar-Jökulsárlón


La route F qui me ramène à la route circulaire comprend plusieurs gués, plus ou moins profonds, j’y gagne quelques cheveux blancs et je serre les fesses à chaque fois que le niveau de l’eau monte mais tout se passe bien. L’arrivée à Skogar et les cascades de Seljalandsfoss et de Skógafoss me font retrouver la civilisation, les touristes et les nuages. Je poursuis vers Vík T Myrdal puis vers Skaftafell où le soleil revient et m’aventure sur les pointes de deux langues glacières mais guère plus loin : sans crampons, c’est du suicide. La météo s’annonce mauvaise et je ne poursuis pas mais des guides organisent des randonnées de 3 à 4 heures sur le glacier. S’il avait fait beau, j’aurais sans doute tenté le coup. A cet endroit le plus grand glacier d’Islande, le Vatnajökull, descend vers l’océan par cinq vallées. Les langues glacières se terminent souvent par des lacs où flottent d’énormes blocs de glace. L’endroit le plus connu est le long de la route 1, au Jökulsárlón. Après une petite ascension sur la bordure du glacier, j’emprunte le trépied d’un vieil anglais pour faire quelques photos et me trouve un coin tranquille dans la soirée pour y dormir. La nuit s'annonce longue : le thermomètre affiche 3°.


Jour 5 : Höfn í Hornafirði-Seyðisfjörður


L'avantage c'est que quand ça caille, on se réveille plus vite. Je pars dès le premier rayon de soleil qui, d'ailleurs, ne dure pas longtemps. La pluie se remet à tomber lorsque je pars du Jökulsárlón pour rejoindre Höfn, une petite ville en bord de mer dont la spécialité est la langoustine, assez sympathique. Avec le mauvais temps et le froid du sud, je m’offre le luxe d’un bain en plein air à la piscine locale qui, comme quasiment toutes sur l’île, propose des bains chauds (40°) pour 4€. Et, comme c’est dommage de ne pas profiter de la spécialité locale, je mange le midi dans un restaurant à l’écart du port pour goûter le plat de langoustines cuisiné à la locale (40€ quand même !). A 13H00, le soleil est revenu et la chaleur monte, je décide de me diriger vers les fjords de l’est. Après quelques heures de route, j’arrive à Seyðisfjörður où je bats le record de température de mon voyage avec 22°. Je ne sais pas si c’est la chaleur, la vue impressionnante lorsqu’on y arrive, le bonheur de trouver une station alors qu'il ne me restait que 5 litres d'essence ou l’ambiance qui règne dans ce village d’artistes au bord du fjord mais je crois que c’est l’endroit le plus agréable à vivre que j’ai visité lors de mon voyage. Un petit lac entouré de maisons en bois colorées avec des ateliers d’art un peu partout. Je grignote au bord du lac avant de faire un tour sur les versants exposés au sud où les nombreuses cascades et névés ajoutent encore à ce cadre sympathique. Sur le plateau, au loin, j’aperçois les remontées mécaniques qui fonctionnent de décembre à avril. La redescente sur le fjord offre un panorama superbe. Il est 19H00 quand je reviens à la voiture et longe le versant nord où je trouve des ruines auprès desquelles je dors.


Jour 6 : Seyðisfjörður-Mývatn



Réveillé à l’aube par un troupeau de chevaux islandais qui encercle ma voiture en me fixant, le démarrage est difficile. Je retourne sur l’autre rive du fjord pour atteindre  la ferme de Skálanes, située à l’embouchure. Il fait beau et le chemin est balisé et bien aménagé. Elle se situe à environ 2 heures de marche du village. A mon arrivée, je me fais un copain chien et je continue avec lui jusqu’à la pointe où le panorama est pluvieux mais très agréable avec une belle vue sur la mer et des colonies de mouettes et macareux partout dans le ciel. Je reviens vers le village par le même sentier en laissant mon pote à mi-chemin et arrive à Seyðisfjörður vers 12H00. Après quoi, je reprends la route vers l’ouest. Egilsstaðir est la principale ville de l’est (2257 habitants) et est située à une trentaine de kilomètres de Seyðisfjörður. On y trouve notamment un magasin de construction dans lequel je trouve une réponse à mon problème de fixation de trépied avec un écrou, deux boulons et une fixation de cloison. C’est rustique mais ça me permettra d’utiliser mon pied au lieu de coincer mon boîtier entre 3 cailloux pour les poses longues. Je poursuis ma route vers le Mývatn que j’atteins deux heures plus tard. Ici, les montagnes sont bien moins saillantes qu’ailleurs et de faible altitude mais le décor est unique. Les fumerolles sont partout et les paysages alternent entre sable noir, sable rouge et champs de lave. A pied, deux heures suffisent à faire le tour des crêtes qui bordent la plaine au milieu de laquelle se trouve le Lac Mývatn. Je trouve un coin tranquille près des grottes de Grjótagjá où je m’arrête pour la nuit après avoir fait le tour du lac en voiture et tester les moucherons, un peu trop collants d'ailleurs. A la tombée de la nuit, une voiture arrive, s’arrête devant les grottes, phares allumés, deux filles en sortent et s’engouffrent dedans. Au bout de trente minutes, elles ressortent et un quart d’heure plus tard, une autre voiture arrive et le même manège se reproduit. Un peu sceptique, je m’approche avec ma frontale et je regarde dans la grotte. On m’appelle de l’intérieur et on m’invite à entrer, ce que je fais. En avançant dans la grotte, je ressens une forte chaleur et pas mal de condensation. Un vieux bonhomme est debout, à poil, et je le vois se glisser tranquillement vers ce que je croyais être du sable mais qui est en fait une rivière souterraine située dans la grotte. Il m'explique que l’eau est à 45° à cet endroit, que la baignade y est interdite depuis les années 70, date à laquelle des éruptions souterraines ont réchauffé l’eau, initialement à 40°, mais que tous les locaux s'y baignent quand même. Je tente un bain de minuit mais mon entrejambe me dit non à plusieurs reprises, je renonce : définitivement trop chaud pour un français. L’islandais qui est là nage dans cette fournaise mais n’y reste pas longtemps. A cette température, un séjour prolongé commence à rapidement avoir des effets néfastes sur la santé. Réchauffé quand même (la grotte doit être à 25°), je rejoins ma voiture après avoir crapahuté 10 minutes sur les hauteurs pour voir dans le ciel nuageux le reflet des éruptions du volcan Bárðarbunga, pourtant situé à 150 kilomètres de là, sur les conseils avisés du vieil islandais. Pas d'aurore boréale mais c'est très beau quand même.


Jour 7 : Mývatn-Akureyri


Près du Mývatn, malgré un temps ensoleillé, je connais la plus basse température nocturne du voyage : le thermomètre m’indique 2°. A peine sorti de mon sac de couchage, malgré l’interdiction, je retente un bain dans les grottes mais n’y parviens toujours pas : je me contente de m’y laver et de prendre quelques photos. J’appelle ensuite Haffi, le mari d’un couple rencontré dans l’avion et qui m’avait invité à les rejoindre si je passais dans le nord. On se donne rendez-vous à Akureyri le soir. Je profite d’un garage sur la route pour réparer mon pare-pierre arraché dans le Landmannalaugar. Je leur demande d’utiliser leurs outils et un de leurs ponts élévateurs. Ils acceptent et leur apprenti m’aide même gracieusement à refixer la plaque. Ils ne me demandent rien mais je leur donne quand même un petit billet pour les deux vis et le coup de main. La route pour aller à Akureyri passe à côté de Goðafoss et j’arrive à destination vers 13H00. Après un copieux burger (je vous les recommande), je pars vers le nord le long de la route F839 qui rejoint l’océan, tout au nord. C’est très encaissé et il y a pas mal de gués. La plupart sont faciles à traverser mais j’en ai quand même compté 20, soit 40 pour l'aller-retour : quelques petits coups de stress en perspective. Je m’arrête au dernier refuge et continue à pied. Les paysages valent vraiment le coup et je retrouve les vallées encaissées et les névés. Comme dans tous les endroits reculés en Islande : pas d'êtres vivants pendant 4 heures. Heureusement, la météo est super. Le retour vers Akureyri est plus triste car je crève sur la fin du parcours. Haffi me retrouve sur la route et m'aide à changer la roue en moins de 5 minutes. 20 minutes plus tard, il m'accueille avec sa famille qui m’invite à partager leur repas et m’offre même un lit pour la nuit. Après plusieurs refus polis, je finis par accepter : une nuit au chaud ne peut pas me faire de mal finalement.


Jour 8 : environs d'Akureyri



Haffi m’a parlé de la spécialité d’agneau pendant tout le repas de la veille et il insiste pour que sa femme m’en cuisine un le soir. Mon éducation m’impose un premier refus mais mon ventre me fait accepter la seconde proposition. Rendez-vous est donc pris pour le soir. Je décide donc de rester aux alentours d’Akureyri. De toute façon, il me faut faire regonfler mon pneu crevé et l’exploration de la veille m’a laissé sur ma faim. Haffi m’a dit beaucoup de bien des villages situés sur les fjords au nord d’Akureyri, je pars donc les découvrir. Les villages de Ólafsfjörður et surtout Siglufjörður sont plutôt sympathiques même s’ils ne valent pas les villages des fjords de l’est à mon sens. Le musée du hareng de Siglufjörður est assez bien fait. En revanche, ces deux villages semblent un peu sinistrés par la chute de l’activité de la pêche. On y croise des personnes dans les rues mais il n’y règne pas une vie débordante. C’est en tous cas le sentiment qu’ils m’ont laissé. Ils valent cependant le détour si vous êtes à Akureyri. Sur le chemin qui me ramène à Akureyri, je m’arrête à un garage qui tente sans succès de réparer mon pneu crevé et m’oblige à en racheter un pour 4000 ISK (27€), je me dis que ça pourrait être pire. Je m’aventure ensuite dans les rues d’Akureyri qui est une ville plutôt agréable, en bordure du fjord avec un centre-ville relativement animé. Je me promène aux abords de l’église Akureyrarkirkja et du jardin botanique avant de prendre un café dans le centre-ville. Après coup, j’ai remarqué que les produits (vêtements, peaux, souvenirs) sont les mêmes ici qu’à Reykjavik mais 20% moins chers. Si vous souhaitez ramener quelque chose, autant donc l’acheter ici. Sur le coup de 18H30, je file chez Haffi pour le repas, mon ventre gargouille déjà. L’agneau est sublime et Haffi me fait goûter du vin italien très sympa. On échange jusqu’à minuit sur mon voyage, nos cultures respectives et l’Islande en général. Un très bon moment.



Jour 9 : Akureyri-Snaefellsnes


Je dis au revoir à ma famille d'accueil islandaise et prend la direction de l'est. Le chemin entre Akureyri et la péninsule de Snæfell est assez monotone. Au départ, on traverse quelques jolies vallées mais la suite est assez répétitive jusqu’à l’arrivée à proximité de la péninsule où le relief devient plus volcanique. Manque de chance pour moi, j’arrive sous la pluie et le brouillard. C’est dommage car l’endroit est certainement très photogénique et les petits villages côtiers (Stykkishólmur, Ólafsvík) sont agréables de par leur architecture et le décor marin qui les entoure (nombreuses petites îles). Difficile de crapahuter aujourd’hui vu le temps, je me contente de faire le touriste dans les villages. Le soir, je me trouve un coin tranquille dans un champ de lave au bord de la mer, à Hellisandur.


Jour 10 : Snaefellsnes-Reykjavik 


Malgré la pluie qui ne cesse pas, je continue sur la côte pour arriver à Hellnar, un village où visiblement la saison est déjà finie. Le seul restaurant est fermé. Je me gare et poursuis à pied jusqu'au village voisin par la côte. Sur le chemin, je rencontre ce que je pense être un globicéphale à 100 mètres de la falaise, une belette intriguée par mon trépied photo (qui fonctionne du coup) et un couple d'australiens. Le second village, Arnarstapi, est tout aussi désert et la pluie persiste : je reviens à Hellnar et reprend la route vers la capitale à regret car avec un temps ensoleillé, les prises de vue dans la péninsule doivent être superbes. Après Borganes qui ne m'apparaît pas d'un intérêt démesuré, il y a un tunnel qui passe sous un fjord mais je décide de faire le tour pour voir la station baleinière. Bien sûr, j'arrive trop tard et n'en vois que les bâtiments. Des éclaircies me motivent à m'aventurer au fond du fjord à pied vers la cascade de Glymur (presque 200 mètres de haut) où l'itinéraire est sympa (grotte et traversée de rivière) et la vue impressionnante. Mais le temps se gâtant, je fais marche arrière parce que mine de rien, il y a certains passages un peu abrupts. Ma journée se termine sur la côte nord de Reykjavik où je trouve un hot spot à côté duquel je passe la nuit.


Jour 11 : Reykjavik


Tôt le matin j'arrive à Reykjavik où je me gare à l'Harpa, près du port et pars visiter la capitale. Le centre-ville animé se situe principalement le long de la rue Hverfisgata principalement composée de bars, de restaurants et de magasins en tous genres. Sur les hauteurs, l'église luthérienne Hallgrímskirkja détonne dans le paysage et on y apprend que le véritable découvreur de l'Amérique n'est pas Christophe Colomb mais... Leif Ericson. Les rues qui montent vers l'édifice possèdent pas mal de petits cafés où il est vraiment sympa de s'arrêter. La vie à Reykjavik est vraiment très différente de celle dans le reste de l'Islande (2/3 de la population islandaise se concentre dans la capitale) : malgré sa taille toute relative, elle ressemble à n'importe quelle grande capitale européenne avec ses monuments, ses musées et de nombreux endroits où s'amuser. Je pousse mon exploration vers le cœur de la ville et prends quelques photos des visages autochtones. Le soir, je me perds dans deux bars du centre-ville où j'assiste à des concerts et où il est très facile de discuter avec les locaux. Je rencontre Alexia, une musicienne qui m'invite à une soirée. A minuit, je me retrouve à boire des bières dans un petit appartement dont je n'ai jamais vraiment compris qui était le propriétaire, embarqué dans des discussions existentielles par un groupe de 10 personnes. Mon anglais laisse parfois à désirer mais heureusement, il s'améliore avec l'alcool que je bois. Une heure plus tard, je le parle couramment. On se lance dans un benchmarking entre les vies parisienne et reyjkavikienne. Je passe un véritable interrogatoire et suis étonné de constater que la vie à Reykjavik est aussi chère qu'à Paris. On me propose le gîte mais le lendemain est mon dernier jour et je veux partir tôt. Je retrouve péniblement le chemin du port pour y passer ma dernière nuit.


Jour 12 : Reykjavik-Keflavik


Je pars aux aurores de la capitale et une tempête se lève à mon arrivée à Keflavik. Je finis de fixer mon pare-pierre abîmé pour éviter de laisser ma paie du mois de septembre au loueur de voiture, nettoie mon 4x4 et comme c'est plus rapide que prévu, j'ai plusieurs heures à tuer. Pour mon dernier jour, je décide faire le touriste et passer par le Blue Lagoon, un bassin d'environ 20 000 m² avec de l'eau à 38°. C'est très touristique et c'est plutôt cher (35€) comparé à mes bains gratuits dans les grottes mais c'est joli : la silice de la source donne une eau trouble mais très bleue. Du coup, je vous conseille de faire la fermeture (20H30) pour profiter du coucher de soleil sur le lac qui est vraiment superbe. Manque de chance pour moi, je n'ai pu faire aucune photo à cause d'une pluie incessante et du vent. Mais le spectacle était bien là. Je profite une dernière fois du sauna et vais rendre ma voiture-hôtel au loueur à 22H00. Il m'amène ensuite à l'aéroport où je m'installe avec mon sac de couchage dans un coin du hall que je croyais caché mais je me fais quand même virer à 4H00 du matin par la sécurité : c'est interdit de dormir par terre. C'est pas si grave : mon avion décolle dans deux heures, juste le temps de prendre un thé et de m'enregistrer sur le vol. Tout passe très vite. Je monte dans l'avion, je lis une heure, je trie mes photos une heure, j'en pionce deux et j'arrive à Paris : j'ai gagné 10° et perdu la quiétude islandaise, bienvenue dans le RER B.